9 juin 2011

► Chanter du Brassens en 2011. . . Ça compte encore !

Libé - 09/06/2011
Tour de chant au commissariat de Toulouse (...) 
L’audition de ce jeudi 9 juin au commissariat central de Toulouse a-t-elle à voir avec le casting de la prochaine Star Academy? L'agent de faction à l’entrée de l'hôtel de police n'apprécie que moyennement la question.
L’affaire est sérieuse: 29 choristes de La Canaille du Midi sont convoqués pour avoir, la veille, entonné la chanson Hécatombe de Georges Brassens devant le palais de justice et ledit commissariat. Ils doivent y répondre du délit d’outrages à agents dépositaires de la force publique (lire ci-dessous).
Les auteurs du délit, plutôt jeunes tendance libertaire, partagent le petit-déjeuner sur le trottoir jouxtant le commissariat. Biscuits, café et commentaires: «Si on ne peut plus se moquer du pouvoir, ce n’est pas possible, dit Julien, électricien. D’un coté il ya des ministres qui démissionnent pour des faits graves et de l’autre, on interpelle des gens pour un simple charivari» (...)"


"(...) TOULOUSE - Une trentaine de contestataires ont été interpellés mercredi soir devant le commissariat de Toulouse pour outrage parce qu'ils chantaient l'une des grandes chansons de Georges Brassens contre l'autorité avec son cri de "mort aux vaches", selon leurs propres témoignages.
Du côté du commissariat, on dit que les "militants de l'ultra-gauche" ne chantaient pas seulement "Hécatombe", le brûlot anarchiste de Brassens, mais d'autres textes offensants et constitutifs d'outrage à la nation et aux forces de l'ordre. (...)"

"Toulouse: ils chantent du Brassens devant le commissariat... et sont interpellés
(...) Le 27 mai dernier, un homme de 27 ans, originaire de Rennes, a été condamné pour outrage après avoir chanté du haut d'une fenêtre à Cherbourg, "Hécatombe", l'une des grandes chansons de Georges Brassens. 
Mercredi soir, une trentaine de personnes se sont retrouvées devant le commissariat de Toulouse pour entonner « Hécatombe » et le fameux couplet: "des mégères gendarmicides" de Brive-la-Gaillarde se ruent sur les représentants de l’ordre et font crier à un maréchal des logis: "Mort aux vaches, mort aux lois, vive l’anarchie", rapporte Le Matin.
Et dans la ville natale de Claude Nougaro, les policiers n'ont pas apprécié la célèbre chanson de Brassens...
Les chanteurs-protestataires ont été interpellés et entendus au commissariat.
Ils ont été libérés après avoir décliné leur identité.
29 d'entre eux sont convoqués au commissariat. (...)"


Bella Ciao - 09/06/2011
Hécatombe parmi les admirateurs de Brassens à Toulouse… 
" On pouvait penser raisonnablement que de la police passant par la justice, que le mur du çon ayant été pulvérisé avec la condamnation d’un jeunes Rennais, terrossiss auditif de son état. Le bon sens reprendrait le dessus. Que nenni ! Le ridicule ne se donne ni frontières ni limites. 
On apprend aujourd’hui que pas moins de trente personnes ont été interpellées à Toulouse mercredi soir. Pire, et vous avez défense de rire, il s’agiraient naturellement de « militants de l’ultra-gauche » nous fait on savoir haut et fort du coté du commissariat.
Une trentaine de personnes qui décident d’apporter par l’humour leur soutien au dangereux chanteur amateur de Brassens interpellés devant un commico de Toulouse, ils ont même craint un moment une mise en garde à vue…
« Hier soir, vous vous êtes présentée devant le commissariat, vous avez chanté des chansons qui constituent un outrage à la police » s’est entendue dire ce matin, l’une des 29 personnes à être convoquées suite à cet hommage rendu au grand Brassens.
Les chansons de Brassens comme outil terroriste, il fallait y penser. La maréchaussée à qui on ne la fait pas à bien compris le danger que constitue cette mystérieuse cellule invisible des admirateurs de Brassens.
A ce jour pourtant, aucun admirateur de Sardou n’a encore été arrêté pour acte de stupidité publique et atteinte à l’intelligence. Ce qui laisse a penser une certaine sélectivité dans ce qui relève de l’outrage.
Qu’on se le dise : les chansons de Brassens font partie de notre patrimoine culturel, mais on ne peut les chanter !!! (...)""




Au fait... c'est quoi cette merveille hautement subversive ?


Parole de la chanson "Hécatombe" 


Au marché de Briv'-la-Gaillarde
A propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon
A pied, à cheval, en voiture
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée

Or, sous tous les cieux sans vergogne
C'est un usag' bien établi
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie
Ces furies perdant tout' mesure
Se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent je vous l'assure
Un spectacle assez croquignol

En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j'bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J'exitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"

Frénétiqu' l'un' d'elles attache
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier: "Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l'anarchie!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau

La plus grasse de ses femelles
Ouvrant son corsage dilaté
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée
Ils tombent, tombent, tombent, tombent
Et s'lon les avis compétents
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell' de tous les temps

Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j'ose
Le dire tellement c'est bas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas


... merci Georges ! Vous nous manquez !


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